Introduction

EY, le géant de l’audit britannique, a récemment annoncé l’abandon de son ambitieux projet de scission de ses activités d’audit et de conseil, connu sous le nom de “Projet Everest”. La décision survient après des mois de désaccord interne et l’opposition de la branche américaine de la société. Cet article examine les raisons de cet échec et les enjeux pour l’entreprise à l’avenir.

Un projet de restructuration avorté

Initialement lancé en 2021, le Projet Everest visait à séparer les activités d’audit et de conseil d’EY pour éviter les conflits d’intérêts et permettre à l’entreprise de décrocher des contrats dans chacune de ces activités sans se soucier de ces problèmes. La scission aurait constitué la plus grande réorganisation de l’industrie comptable depuis plus de deux décennies et aurait été un tournant majeur pour EY et l’ensemble du secteur.

Cependant, la direction mondiale d’EY a annoncé l’abandon du projet dans une note transmise à l’AFP, indiquant que “le comité exécutif américain a décidé de ne pas poursuivre la conception du projet Everest. Compte tenu de l’importance stratégique de la branche d’EY aux États-Unis pour le mener à bien, nous arrêtons les travaux sur le projet”.

Des désaccords internes liés aux activités fiscales

L’un des principaux obstacles au Projet Everest résidait dans les désaccords internes sur la manière de diviser l’activité fiscale d’EY. Les dirigeants de la filiale américaine doutaient de la solidité financière de la future entité axée sur l’audit et de la pertinence de diviser l’activité fiscale en deux.

La branche américaine d’EY, qui représente 40% du chiffre d’affaires mondial du réseau, a joué un rôle clé dans la décision d’abandonner le projet. Julie Boland, qui dirige la filiale américaine, avait précédemment demandé une «pause» du projet, semant le doute sur son avenir.

Quel avenir pour EY après l’abandon du Projet Everest ?

Avec l’abandon du Projet Everest, des questions se posent sur l’avenir d’EY et de son PDG, Carmine Di Sibio, qui devait diriger l’activité de conseil après la scission. Cependant, dans la note transmise à l’AFP, Di Sibio précise que la direction mondiale d’EY “reste déterminée à aller de l’avant avec la création de deux organisations de classe mondiale qui font encore progresser la qualité de l’audit, l’indépendance et le choix des clients”.

Il est encore incertain de quelle manière EY procédera pour atteindre cet objectif, mais il est clair que l’entreprise doit encore surmonter de nombreux défis pour y parvenir.

Parmi ces défis figurent la nécessité de donner aux deux organisations les capacités dont elles ont besoin pour rivaliser efficacement sur le marché et de trouver le temps et les investissements nécessaires pour préparer les entreprises à une éventuelle séparation.

Le coût de l’abandon du Projet Everest pour EY est également considérable. Selon le Financial Times, l’entreprise a déjà dépensé «des centaines de millions de dollars» dans la conception du projet et «plus de 2 000 membres de son personnel ont participé à la planification». Cette somme représente un investissement important qui ne portera finalement pas ses fruits.

Impact sur l’industrie de l’audit et du conseil

L’abandon du Projet Everest par EY pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble de l’industrie de l’audit et du conseil. D’une part, cela montre les difficultés que les grandes entreprises du secteur rencontrent pour réaliser d’importantes restructurations et séparations, notamment en raison des complexités liées à la division des activités et des responsabilités.

D’autre part, cela pourrait également mettre en lumière les questions de régulation et de réforme du secteur de l’audit, qui est actuellement sous le feu des critiques pour son rôle dans plusieurs faillites emblématiques ces dernières années. Le gouvernement britannique a précisé l’an dernier ses plans de réforme du secteur, mais le texte se fait attendre et l’exécutif est critiqué pour avoir revu ses ambitions à la baisse.

Conclusion

L’abandon du Projet Everest par EY marque la fin d’une tentative historique de scission dans l’industrie de l’audit et du conseil. Les raisons de cet échec résident principalement dans les désaccords internes et les défis liés à la division des activités de l’entreprise. Bien que l’avenir d’EY reste incertain, la direction mondiale affirme être déterminée à créer deux organisations de classe mondiale pour améliorer la qualité de l’audit, l’indépendance et le choix des clients. Il reste à voir comment EY parviendra à relever les défis qui l’attendent et quel impact cette décision aura sur l’ensemble du secteur.
Si à titre personnel, vous vous posez la question de travailler ou non en Big 4, n’hésitez pas à visiter l’article suivant :






Sources :
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/le-projet-de-scission-d-ey-patine-954667.html
https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/ey-abandonne-son-projet-de-scission-auquel-s-opposait-sa-branche-americaine_AD-202304120074.html
https://www.compta-online.com/ey-projet-everest-ao6381
https://business-cool.com/vie-etudiante/portraits-etudiants/etudiant-a-grenoble-em-stage-ey/

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